le Progrès du samedi 15 avril 2017
Invention stéphano-lyonnaise, l'implant à "double mobilité" réduit fortement l'instabilité des prothèses de hanche.
Quatre millions de Français - dont Johnny Hallyday - sont porteurs d'une prothèse totale de hanche (PTH). C'est l'une des chirurgies les plus fréquentes que ce soit en raison d'arthrose, de nécrose ou de fracture du col du fémur.
Et elle est amenée à se développer avec le vieillissement de la population et son goût croissant pour les sports traumatisants comme le marathon ou le ski.
"Avant, les gens venaient pour une gêne fonctionnelle et voir disparaître la douleur. Aujourd'hui, ils demandent "est-ce que je pourrais refaire du sport ?", souligne le Dr Jean-Louis Prudhon, l'un des chirurgiens de "l'École lyonnaise de la hanche" qui vient de réunir 400 spécialistes français et étrangers à Lyon.
Amplitude articulaire optimale
Alors que l'instabilité est le principal inconvénient de la PTH et la première cause de ré-intervention à court terme, ce patient sportif augmente son risque de luxer sa prothèse.
"Cette complication précoce, entre la 1ère et 3e année est très mal vécue par les patients qui perdent confiance en eux et en leur chirurgien", poursuit le Dr Prudhon.
Cependant, selon l'École lyonnaise de la hanche, les implants "à double mobilité" font pratiquement disparaître ce risque de luxation grâce à une double articulation qui permet une amplitude articulaire optimale.
Inventée en 1976 par le Pr Gilles Bousquet (CHU de Saint-Etienne), ce concept a été développé par la société Serf, basée à Décines (Rhône).
Un concept dont se sont emparés les Américains
Le marché compte trois autre leaders, Lépine et Amplitude, situés en Rhône-Alpes et l'américain Stryker. "C'est très rare que les Américains s'emparent d'un concept qui ne vient pas de chez eux", souligne le Pr Sébastien Lustig.
Si la double mobilité s'impose aujourd'hui chez les plus de 70 ans, les chirurgiens restent divisés pour les patients plus jeunes en raison de l'usure du polyéthylène qui compose cet implant, augmentant alors le risque de reprise précoce.
La question des matériaux (métal, céramique, polyéthylène) reste d'ailleurs sensible dans un secteur qui a connu un scandale sanitaire mondial il y a quelques années. "Même si on est de plus en plus confiants, on reste très prudents vis-à-vis des innovations des industriels", précise d'ailleurs le Pr Michel-Henri Fessy. Sylvie Montaron
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