le Progrès du jeudi 13 avril 2017
Depuis 20 ans, le nombre de cancers pédiatriques est en hausse très significative. Cet accroissement pourrait s'expliquer par une meilleure détection ou un diagnostic plus précoce de la maladie.
C'est un mal qui touche malheureusement - aussi les enfants. Dans les années 2000, la fréquence des cancers chez les moins de 14 a été 13 % plus élevée que dans les années 1980.
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), qui a publié cette étude hier, a analysé environ 300 000 cas diagnostiqués dans 62 pays. Il en résulte un taux de cancers de 140 cas pour un million d'enfants par an entre 2001 et 2010. Soit un nombre d'enfants concernés relativement faible mais "une cause significative de décès chez les enfants et les adolescents", souligne Christopher Wild, directeur du Centre international de recherches contre le cancer (CIRC), qui a coordonné l'étude.
Les cancers les plus fréquents
Dans un tiers des cas, les malades souffrent de leucémie, suivie par les tumeurs du système nerveux central (20 %) et les lymphomes. Chez les adolescents (15-19 ans), la fréquence des cancers est estimée à 185 cas pour un million de personnes chaque année, ajoute l'étude. Le lymphome est alors le plus fréquent (23 % des cas), devant les carcinomes et les mélanomes (des cancers de la peau, 21 %). Une partie de cette augmentation serait "peut-être due, selon le CIRC, à une détection meilleure ou plus précoce de ces cancers".
Des facteurs extérieurs
Pour autant, cet accroissement des cancers pédiatriques - probablement encore sous-estimés, en particulier dans les pays à faibles revenus - pourrait aussi être influencé par "des facteurs extérieurs, tels que des infections ou certains polluants présents dans l'environnement", ajoute l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La diminution de l'exposition des enfants aux microbes dans les sociétés développées pourrait également jouer un rôle dans l'augmentation des cancers impliquant un comportement anormal du système immunitaire, comme la leucémie aiguë, estime Mel Greaves, de l'Institute of Cancer Research à Londres.
Richard Peto, professeur de statistique médicale à Oxford (Grande-Bretagne) conteste les conclusions de l'étude de l'OMS, estimant que les chiffres s'expliquent par la hausse des diagnostics. "Il est faux d'affirmer que les taux réels de cancer de l'enfant augmentent dans le monde. Depuis les années 1980, les services médicaux et les méthodes de diagnostic se sont améliorés, tout comme la fiabilité avec laquelle les cas de cancers sont signalés dans les registres de population".
A découvrir aussi
- le Progrès du samedi 6 juin 2015
- le Progrès du dimanche 27 mars 2016
- le Progrès du mercredi 1er mars 2017
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres