le Progrès du samedi 2 juillet 2016
TERRORISME - TURQUIE. À ISTANBUL, LES DJIHADISTES VOULAIENT FAIRE PLUS DE VICTIMES ENCORE
Selon le dernier bilan, le triple attentat-suicide à l'aéroport d'Istanbul a fait 44 morts et plus de 260 blessés. Mais le carnage aurai pu être encore pire.
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es trois kamikazes qui se sont fait exploser mardi à l'aéroport d'Istanbul, faisant 44 morts, avaient prévus de prendre en otage des dizaines de voyageurs avant d'actionner leurs explosifs. Et selon le quotidien turc Sabah, proche du gouvernement, le bilan aurait été bien plus élevé si les assaillants n'avaient pas été interceptés à l'entrée du terminal par un officier de police.
Des images des trois terroristes ont été publiées hier. Ces clichés sont extraits des caméras de surveillance de l'aéroport et montrent trois hommes portant des vestes de couleur sombre, des vestes qui leur ont permis de cacher leurs charges explosives, et qui avaient attiré l'attention de civils et d'un officier de police étant donné la chaleur ambiante. Sur l'une des captures d'écran, on peut apercevoir un policier en civil qui demande à l'un des assaillants ses papiers d'identité, puis il est agenouillé et menacé par une arme à feu.
Des premiers noms avancés
Les autorités ont affirmé que les kamikazes étaient un Russe, un Ouzbek et un Kirghiz. L'agence Anadolu avance les noms de Rakim Bulgarov et Vadim Osmanov, sans préciser leur nationalité. Des médias turcs ont identifié un Tchétchène du nom d'Akmed Tchaïev comme le cerveau de l'attentat de l'aéroport. Il serait le chef de Daech à Istanbul et aurait également organisé les attaques près de Taksim (en mars) et Sultanhmet (janvier), au coeur d'Istanbul, selon le quotidien Hürriyet.
Toujours selon Hürriyet, les trois assaillants avaient loué un appartement dans le quartier stambouliote de Fatih payant une avance de 24 000 livres turques (7 500 euros) pour un an. Une voisine du dessus, qui ne les a jamais vus, raconte s'être plainte auprès des autorités d'odeurs chimiques se dégageant de l'appartement après minuit. "La police est venue me voir après les attaques... J'ai habité au-dessus de bombes", dit-elle. Un ordinateur a été retrouvé dans une poubelle près de cet appartement, mais il aurait été endommagé.
24 personnes arrêtées
Dans le cadre de l'enquête, la police a déjà arrêté 24 personnes à Istanbul (13 jeudi et 11 hier), dont 15 étrangers. Neuf autres personnes ont été arrêtées dans la province occidentale d'Izmir mais leur lien avec l'attentat n'a pas pu être confirmé. La Turquie est plongée depuis près d'un an dans un climat de violence avec un multiplication d'attentats sur son sol, revendiqués par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribués par les autorités à Daech.
TERRORISME - ISTANBUL : ATTENTAT MEURTRIER À L'AÉROPORT
Une attaque suicide à l'aéroport international Atatürk a fait au moins 28 morts et des dizaines de blessés. Deux ou trois kamikazes auraient tirés et déclenché des explosifs.
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a Turquie a été hier soir de nouveau confrontée à un attentat terroriste. Comme le 9 mars et comme le 12 janvier 2016, c'est encore Istanbul, plaque tournante du tourisme et des échanges qui a été visée. Deux kamikazes ont lancé une attaque suicide hier soir à l'aéroport international Atatürk. L'attentat aurait fait 28 morts selon un dernier bilan communiqué par le gouverneur de la région d'Istanbul. Un précédent bilan du ministère de la justice faisiait état de 10 tués.
Deux ou trois kamikazes, plusieurs attaques
Peu avant 22 heures locales, un grand mouvement de panique a secoué le terminal des vols étrangers lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont été entendues.
Selon le ministre de la justice Bekir Bozdag "Un terroriste a commencé à tirer avec une kalachnikov puis s'est fait exploser". Les deux explosions se sont en fait produites dans la zone de contrôles qui précède l'accès au hall et ont été déclenchées par les deux hommes qui auraient utilisés grenades et ceintures d'explosifs. Elles ont été suivies de coups de feu et d'incendies. Les tirs proviendraient en partie des policiers qui auraient donc abattu au moins l'un des terroristes. Ils pourraient être trois selon la police d'Istanbul qui a fait état d'attaques à trois endroits.
"C'était très fort, tout le monde a paniqué et s'est mis à courir dans toutes les directions" raconte un témoin à la télévision turque. Des photos diffusées sur les réseaux sociaux montraient d'importants dégâts matériels à l'intérieur du terminal et des passagers gisant au sol. Des témoins rapportaient avoir vu des personnes inertes et en sang, allongées sur le sol juste devant le hall des vols internationaux de l'aéroport.
Le bilan risque de s'alourdir, plusieurs blessés étant dans un état critique. Plus de 40 ambulances ont été dépêchées vers le terminal des vols internationaux et au moins 60 blessés, étaient transportés vers les hôpitaux de la ville. À l'intérieur, des touristes et du personnel ont trouvé refuge dans les boutiques de duty free. Tous les vols ont été suspendus et 24 avions en attente de décollage ou qui venaient d'atterrir étaient bloqués.
Plusieurs attentats ont déjà visé la Turquie, notamment les quartiers touristiques d'Istanbul. L'aéroport Atatürk est le lieu qui accueil le plus de transit dans la région avec 61 millions de passagers.
Alerte renforcée, Daech soupçonné
Le pays vit en état d'alerte renforcée depuis une série d'attentats meurtriers attribués aux djihadistes du groupe État islamique ou aux militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Abdullah Agar, un expert des affaires de sécurité et de terrorisme, interrogé par CNN-Türk a privilégié la thèse d'un attentat djihadiste.
"Cela ressemble beaucoup à leurs méthodes", a-t-il dit, en référence aux attaques survenues dans l'aéroport et le métro de Bruxelles, les deux précédents attentats suicides au coeur d'Istanbul (douze morts le 12 janvier 2016, 4 le 9 mars) avaient été revendiqués par Daech et perpétrés par des kamikazes.
À Ankara, 103 personnes avaient été tuées en février 2016 et plus de 500 blessés dans un double attentat suicide devant la gare principale lors d'un rassemblement pro-kurde. Attaque attribuée à Daech.
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