le Progrès du vendredi 19 juin 2015
VATICAN - Le pape réclame une révolution écologique. Publication hier, de l'encyclique du souverain pontife. Laudato Si' ("loué sois-tu), s'intitule l'encyclique présentée hier, au Vatican, par le Pape François. Ce texte de 200 pages est un symbole fort. La première encyclique rédigée entièrement par le Pape est en effet exclusivement consacrée à l'environnement. Et le souverain pontife frappe fort : "La Terre, notre maison commune, semble se transformer toujours davantage en un immense dépotoir". Dans cette "lettre circulaire" adressée à tous les évêques, et censée présenter la position officielle de l'Eglise sur un thème précis, François s'attaque aux négociations internationales qui n'aboutissent jamais.
A quelques mois de l'ouverture de la COP21, il appelle à "une certaine décroissance dans quelques parties du monde" : "Les peuples en voie de développement, où se trouvent les réserves les plus importantes de la biosphère, continuent d'alimenter le développement des pays les plus riches aux prix de leur présent et de leur futur".
Les défenseurs de l'environnement saluent la prise de position papale. Nicolas Hulot, l'émissaire de François Hollande sur l'environnement en préparation de la COP21 estimait hier que pour interpeller les consciences, "on pouvait difficilement espérer mieux". Aux Etats-Unis, elle fait nettement moins l'unanimité, notamment chez les Républicains, pour la plupart climatosceptiques. L'un des candidats à la primaire du parti, Rick Santorum, a même estimé début juin que le pape ne devrait pas s'exprimer sur le sujet, mais laisser "la science aux scientifiques" et se consacrer à la théologie et à la morale.
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