le Progrès du vendredi 22 mai 2015
EUROPE - Pays de l'Est... et crise grecque. Sommet en Lettonie du partenariat oriental de l'Union européenne, aujourd'hui et demain. L'Union européenne examine à Riga ses relations avec six pays de l'ex-bloc soviétique (Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie). Un sommet auquel s'invitent également la Grèce... et David Cameron.
La Grèce est certes très à l'est de Bruxelles. Mais de là à s'imposer en tête d'agenda d'un sommet sur le partenariat oriental de l'Union... C'est pourtant ce qui se dessinait hier, après l'annonce d'une rencontre tard dans la soirée du Premier ministre Alexis Tsipras avec la chancelière allemande et le président français.
Tsipras dans l'urgence
"L'échéance approche, et la Grèce a des besoins qui ne peuvent attendre", a rappelé mardi François Hollande, au côté d'Angela Merkel à Berlin. L'échéance, c'est l'achèvement, fin mai, du programme d'aide dont bénéficie la Grèce. Les besoins, ce sont les remboursements qui l'attendent en juin.
La solution serait un nouveau programme d'aide - et c'est probablement ce qui arrivera. Mais l'Union exige au préalable l'engagement de réforme qui garantiraient à ses yeux le retour des finances grecques à une meilleure santé. Le problème est que ces réformes, par exemple du marché du travail, sont à l'opposé des promesses ayant porté la gauche radicale d'Alexis Tsipras au pouvoir.
"La Grèce souveraine a voté en faveur d'un changement", reconnaît le ministre des Finances allemand Wolfgang Schaüble. Mais sur l'euro, "le peuple grec n'est pas le seul souverain, les peuples d'autres Etats membres le sont aussi". Et d'ajouter qu'il n'écarte plus l'hypothèse d'une faillite de la Grèce.
Merkel rassure Poutine
Le sommet n'en abordera pas moins le sujet des partenariats avec les six pays concernés : Ukraine, Bielorussie, Moldavie, Azerbaïdjan, Arménie et Géorgie. Le conflit en Ukraine sera bien sûr au premier rang des discussions. Il se disait hier qu'un texte condamnant l'annexion de la Crimée par la Russie allait être revu dans un sens plus conciliant, en raison de l'opposition de l'Arménie et la Biélorussie, alliés du Kremlin. Angela Merkel a cherché à calmer le grand voisin à la veille du sommet : le partenariat oriental "n'est dirigé contre personne, notamment pas contre la Russie".
Cameron met la pression
Ces sujets devraient suffire à remplir l'emploi du temps - mais c'est compter sans la volonté de David Cameron de fêter son récent triomphe électoral. Riga sera "une première opportunité de discuter avec ses partenaires européens de la manière avec laquelle il veut réformer" l'Union, a prévenu hier son porte-parole. La grande explication est prévue dans un mois, au Conseil européen (25-26 juin), mais la perspective d'un référendum sur l'Europe dès 2016 conduit le Premier ministre britannique à mettre aussitôt la pression.
A découvrir aussi
- la tribune du jeudi 27 novembre 2014
- la tribune du jeudi 22 janvier 2015
- le Progrès du dimanche 17 mai 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres