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TURQUIE - Ankara accentue la pression sur "l'ennemi kurde". Depuis l'attentat-suicide du 20 juillet à Suruç, l'armée turque combat le PKK. Hier, le pays a connue une nouvelle attaque meurtrière. Quatre personnes sont mortes dans la région de l'Anatolie.

L'heure est de plus en plus grave en Turquie. Hier matin, trois soldats turcs ont été tués dans un échange de tirs entre un convoi militaire et la guérilla kurde, dont un de leurs hommes a également perdu la vie. Les faits se sont déroulés à Sirnak, dans la région de l'Anatolie du sud-est à la frontière de l'Irak et de la Syrie. Le groupe de l'armée turque a été pris dans une embuscade alors qu'il menait une opération de sécurité.

Les inimités entre les Turcs et les Kurdes ne datent pas d'hier et reviennent à parler de corde dans la maison d'un pendu. En 1990, au pic de la lutte armée entre le pouvoir central d'Ankara et la guérilla kurde, les enlèvements, tortures, et arrestations arbitraires étaient même le lot quotidien dans certaines villes, où les deux peuples de tradition ennemie cohabitent.

Mais le 20 juillet dernier est une date qui ancre désormais l'ancien empire ottoman dans une nouvelle guerre ouverte contre les rebelles kurdes. Ce jour-là, l'attentat-suicide à Suruç, dans le sud du pays attribué au groupe Etat islamique (EI) a fait 32 morts parmi de jeunes militants de la cause kurde. La colère du peuple est monté face au pouvoir central, accusé de ne pas protéger la population locale. Depuis, la télévision nationale le retransmet chaque jour en direct les funérailles officielles accordées aux "martyrs" victimes du PKK. En moins de quinze jours, on dénombre, parmi les forces de l'ordre, au moins huit tués et une dizaine de blessés.