le Progrès du vrendredi 28 juillet 2017
L'État exerce son droit de préemption sur les ex-chantiers de l'Atlantique, faute d'accord avec le groupe italien Fincantieri, seul candidat à la reprise de l'entreprise.
L'État nationalise STX pour se donner le temps de négocier avec les Italiens, qui souhaitent racheter l'entreprise de construction navale de Saint-Nazaire. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a annoncé hier que la France exerçait son "droit de préemption" pour "préserver les intérêts stratégiques" de la France.
L'État devient propriétaire à 100 % de l'entreprise, dont il possédait déjà 33 % des parts, en s'acquittant de 80 millions d'euros. Une prise de contrôle qui n'a pas vocation à s'inscrire dans la durée. Le but de la manoeuvre est essentiellement stratégique : mettre la pression sur l'industriel Fincantieri. Le président de la République, Emmanuel Macron, juge que l'offre du seul candidat au rachat du site, n'est pas suffisamment favorable aux intérêts de la France, car l'accord conclu sous le quinquennat de François Hollande offre le contrôle aux Italiens. Le gouvernement français propose propose un autre "deal" à Fincantieri : le partage à 50-50 du contrôle de l'entreprise. Emmanuel Macron veut s'assurer qu'en cas de retour de vaches maigres, l'emploi sur les sites français ne sera pas sacrifié.
STX représente 2 600 salariés directs sur les chantiers et 5 000 chez les sous-traitants. Autre inquiétude : les liens entre Fincantieri et la Chine. Bruno Le Maire veut éviter que le "savoir-faire unique des chantiers navals se retrouve un jour dans une autre puissance économique hors Europe".
Les Italiens accepteront-ils ce nouvel ultimatum tricolore ? Bruno Le Maire le saura mardi. Il a rendez-vous à Rome avec ses homologues du gouvernement italien pour reprendre les négociations sur le dossier. Élodie Bécu
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