Franceinfo - le dimanche 20 octobre 2019 - mis à jour le 21.10.19
Liban : face à la pression de la rue, les partis acceptent un plan de réformes du Premier ministre Saad Hariri
Les principaux dirigeants politiques ont répondu dimanche à l'ultimatum du Premier ministre, acceptant notamment de ne plus imposer de nouveaux impôts et un programme de privatisations
Ils étaient conspués depuis plusieurs jours dans les rues du Liban. Les principaux partis libanais ont finalement accepté une série de réformes proposées par le Premier ministre, Saad Hariri, a appris l'AFP de source gouvernementale, dimanche 20 octobre.
Face à la pression de la rue, le chef du gouvernement avait donné trois jours à ses ministres pour avaliser ces réformes, jusque-là bloquées par les divisions politiques. Cet ultimatum expire lundi en début de soirée.
Les principaux dirigeants politiques ont répondu dimanche à cet ultimatum, acceptant notamment de ne plus imposer de nouveaux impôts et un programme de privatisations, a indiqué à l'AFP un responsable du gouvernement sous couvert de l'anonymat. Saad Hariri "a envoyé son plan à toutes les parties concernées et a reçu leur accord", a indiqué ce responsable, citant notamment les deux grandes formations ayant la majorité au gouvernement, le Mouvement patriotique libre (MPL) et le Hezbollah.
Un Conseil des ministres devrait donner lundi matin son approbation formelle, en présence du président Michel Aoun.
Taxation des appels sur WhatsApp
Les dernières manifestations ont été déclenchées par l'annonce inopinée, jeudi, d'une nouvelle taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie comme WhatsApp.
Le discours télévisé de Saad Hariri, vendredi, a été largement interprété par les manifestants comme une tentative de sauver in extremis la classe politique. Celle-ci est huée dans la rue pour sa corruption et son incapacité à conduire des réformes, dans un pays aux infrastructures déliquescentes.
Dimanche, pour le quatrième jour consécutif, les Libanais sont descendus dans la rue dans tout le pays pour réclamer le départ de l'ensemble de la classe politique. La mobilisation a encore gagné en ampleur pour atteindre plusieurs centaines de milliers de personnes.
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