Franceinfo - le mercredi 30 janvier 2019
Chocapic, Nutella ou camembert Président... On vous explique pourquoi certains prix risquent d'augmenter dans les supermarchés le 1er février
Derrière cette hausse des prix, les règles de la grande distribution, modifiées par la loi Alimentation. Et le "seuil de revente à perte", revu à la hausse
Les prix vont-ils vraiment augmenter à la caisse des supermarchés, vendredi 1er février ? C'est ce qu'affirme Le Parisien mercredi 30 janvier, qui s'appuie sur une liste de prix de 24 produits de grande consommation transmise "confidentiellement" par un grand distributeur. Et ce que minimisait le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, mercredi sur france info, qui admet une hausse sur "4% des produits". On vous aide à y voir plus clair.
De quels produits parle-t-on ?
Il s'agit de certains produits de grande consommation qui vont effectivement augmenter vendredi 1er février, des produits de grande consommation fabriqués la plupart du temps par des géants de l'agroalimentaire (Danette, Coca-Cola, Caprice des Dieux, Ricard, Nutella, etc.) utilisés par les distributeurs dans leurs promotions pour attirer le chaland.
Selon Le Parisien, 24 produits de grande consommation vont augmenter de 6,3% au 1er février. Sur franceinfo, le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume relativise : il s'agit de 4% des produits alimentaires de grande consommation qui vont "augmenter beaucoup". "Je le regrette, j'aurais voulu que ce soit différemment."
Pourquoi cette augmentation ?
C'est la mise en application de la loi Alimentation et l'entrée en vigueur d'un décret qui augmente le seuil de revente à perte à 10%. La loi Alimentation est issue des états généraux de l'alimentation, qui visaient à permettre aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail. Aujourd'hui ils sont les seuls à ne pas pouvoir fixer leurs prix de revient, alors qu'un plombier, par exemple, vous fait payer ce qu'il veut.
Pour aider les agriculteurs, la loi Alimentation prévoit le relèvement à 10% du seuil de revente à perte de la distribution. C'est ce que précise ce décret, et c'est une expérimentation pour deux ans. Ce qu'un supermarché achète 100, il devra donc le revendre 110 : les supermarchés ne pourront plus vendre à perte les produits d'appel sur lesquels ils basent leur communication.
Mais alors, nous, consommateurs, allons payer plus cher ?
Oui et non. Non, parce qu'en fait, ça concerne au final très peu de produits et que la hausse va être modérée. C'est ce que rappelait ce matin Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture, sur franceinfo. "C'est en gros, 50 centimes de plus par mois. C'est 500 produits sur 13 000 dans les supermarchés, et c'est 800 produits sur 20 000 dans les hypermarchés. Il y a 4% des produits qui vont augmenter beaucoup."
En l'occurrence, ces produits qui vont "augmenter beaucoup", ce sont les grandes marques nationales. Celles qu'on retrouve partout et pour lesquelles les supermarchés font peu de marge. C'est d'ailleurs à cause d'elles que la grande distribution s'est largement rattrapée sur les autres produits. Le bio, par exemple : 40% de marge, en moyenne. Et ce, sans que les agriculteurs en profitent.
C'est l'idée derrière la hausse du seuil de revente à perte : que les distributeurs rognent un peu sur leurs marges quand elles sont aussi élevées, pour en faire bénéficier les agriculteurs.
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