le Progrès du jeudi 18 mai 2017
Francis Heaulme, 58 ans, a été reconnu coupable hier de ses 10e et 11e meurtres. Pour la troisième fois, une cour d'assises l'a plongé dans les ténèbres, a prononcé la perpétuité à son encontre. Juste avant que la cour ne se retire, Gabriel Steffanus, grave, lui a donné la parole : "Avez-vous quelque chose à ajouter pour votre défense ?" "Oui, M. le Président, Montigny, ce n'est pas moi". Il était alors 16 h 09 et son dernier avocat, Me Stéphane Giuranna, venait, quelques instants auparavant, de se rasseoir, gorge sèche et robe trempée. Voix éraillée, barbe de Landru, l'avocat spinalien a été hier brillantissime. Si le délibéré a duré plus que de raison, c'est parce que l'ultime défenseur du "Routard du crime" a instillé le doute qui fait légitimement s'interroger les jurés.
Les deux avocats généraux avaient fait le job le matin, dans ce procès particulier qui aura vu de nombreux protagonistes contester l'acquittement de 2002 de Patrick Dils. "Heaulme, conscient de la faiblesse de ses arguments a convoqué la remise en question de l'innocence d'un homme au service de son intérêt", glisse Jean-Marie Beney, le procureur général.
"La justice a horreur du vide" glisse Me Bouthier. "C'est une vieille dame qui n'aime pas se tromper". Avant de conclure, "Montigny, c'est pas lui !". Le jury de la cour d'assises de Moselle en a décidé autrement.
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